La formation d’un organisme adulte à partir d’un œuf fécondé repose sur l’existence de réseaux complexes et dynamiques d’interactions moléculaires. Parmi celles-ci, les interactions protéine-protéine (PPIs) jouent un rôle majeur, en intervenant dans l’ensemble des processus cellulaires fondamentaux tels que la régulation de l’expression génique. La description de ces réseaux représente donc un défi majeur pour mieux comprendre les bases moléculaires du développement embryonnaire.
Dans l’équipe nous nous intéressons plus particulièrement à une famille de facteurs de transcription évolutivement très conservés, les protéines Hox. Bien que la fonction de ces protéines soit assez clairement établie dans divers processus développementaux et pathologiques, leurs mécanismes moléculaires d’action restent à ce jour encore mal compris. Ceci s’explique en grande partie par notre méconnaissance de leurs réseaux d’interactions in vivo.
Les projets de l’équipe ont pour but de révéler ces réseaux en utilisant en particulier une méthode de visualisation des interactions protéine-protéine appelée BiFC (Bimolecular Fluorescence Complementation). Nous avons récemment établi les paramètres d’utilisation de la BiFC dans l’embryon vivant de drosophile et de poulet. Cette méthode présente l’avantage unique de pouvoir analyser les interactions protéine-protéine dans un environnement cellulaire inaltéré et avec des niveaux d’expression proches des niveaux endogènes. La BiFC permet aussi de suivre les interactions au cours des processus de différenciation et de questionner sur de nouveaux modes de régulations liés au contexte cellulaire. Enfin, la découverte de nouveaux réseaux d’interactions protéiques sera couplée à la recherche de nouvelles séquences cibles génomiques. L’intégration des connaissances au niveau des interactions protéine-protéine et protéine-ADN devrait permettre à terme de mieux appréhender les règles moléculaires mystérieuses qui sous-tendent la spécificité d’action des protéines Hox in vivo.